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Le Qi Gong spontané : quand l'énergie de guérison prend les commandes du corps

Le Qi Gong spontané fait partie de la voie du ressenti et de la pratique du Qi Gong alchimique. Manifestation spontanée de l’énergie vitale du corps, il est l’expression d’un niveau de pratique avancé et la traduction concrète d’un état de profonde détente intérieure. Parfaitement naturel, le Qi Gong spontané est une étape marquante sur la voie de l’autoguérison et de l’intention ultime de devenir son propre thérapeute. Explications.

 

· Qi Gong

Qu'est-ce que le Qi Gong spontané ?

Situé entre le Qi Gong du bien-être et le Qi Gong spirituel, la tradition appelle la pratique singulière du Qi Gong spontané, le Zi Fa Dong Gong, généralement traduit par la « méthode du mouvement spontané ». On parle également de « mouvement qui vient de soi-même » (Zi Fa Dong) ou de « mouvement qui sort de soi-même » (Zi Fa Gong). Certaines traditions plus japonaises l’appellent le « mouvement régénérateur ».

De manière générale, la tradition nous explique que le Qi suit le Yi, c’est-à-dire que l’énergie suit l’intention du mental. Si je pense au Foie par exemple, l’énergie aura tendance à rejoindre cet organe et à travailler en douceur et en symbiose avec lui. C’est ainsi qu’on pourra chercher à visualiser la couleur vert Emeraude dans l’organe hépatique, ressentir l’évacuation des toxines, des émotions conflictuelles comme la colère ou l’impatience, faire venir l’énergie de la guérison etc. Ces techniques de « nourriture du vivre » (Yang Sheng) comptent parmi les plus fréquemment enseignées par les professeurs de Qi Gong.

Pour autant, aux côtés (ou pas) d’un enseignant compétent et après bien des années de pratique, il peut arriver que le Qi décide de se guider lui-même et de « prendre la main ». Dans un état de pure détente, le Qi Gong devient alors spontané et entraine sans volonté ou acte mental conscient, le corps avec lui. Celui-ci se met à trembler, à faire de grands cercles, à se pencher vers l’avant ou vers l’arrière, selon des rythmes variables et pendant une durée que l’on ne connait pas. On dit parfois méchamment que la psychanalyse ne parvient pas à soigner en sachant comment procéder, tandis que l’hypnose soigne sans savoir comment elle procède. Il en est de même avec le Qi Gong spontané.

 

Craignant ce qu’elles appellent les « déviations de Qi » et autres manifestations énergétiques indésirables, certaines écoles contemporaines de Qi Gong insistent parfois sur la nécessité de ne pas pratiquer un Qi Gong trop spontané. Plus imprégnée de chamanisme, la tradition taoïste admet, sous la supervision d’un enseignant confirmé, que la spontanéité du Qi est au contraire le meilleur moyen :

  • D’accéder à l’auto-guérison, en laissant le Qi soigner et rétablir en nous ce qui doit l’être, réaligner le gauchi et l’oblique, réguler le trop et le trop peu. Selon son ressenti intime et à l’image de l’eau qui trouve toujours un chemin, la spontanéité du mouvement est le passage que trouve le Qi pour rééquilibrer les organes ainsi que l’énergie corporelle et psycho-émotionnelle.
  • C’est un moyen trouvé par le corps pour revivifier le métabolisme général de l’organisme, élever la vibration générale des cellules, créer une connexion entre la Terre et le Ciel, entre le plan terrestre et les plans subtils.
  • Le Qi Gong spontané est un exercice thérapeutique de réalignement énergétique total et absolu, une purification multi-directionnelle, un peu comme une nuit réparatrice mais en accéléré. A l’image d’une douche intérieure, il élimine les énergies pathogènes, raffine et purifie l’énergie vitale et métabolique du corps, du cœur et de l’esprit, rebranche la prise énergétique de notre enveloppe corporelle au générateur de l’univers.

Les rythmes, les zones mises en mouvement et la durée du Qi Gong spontané sont variables selon les pratiquants et de leur état énergétique. Dans tous les cas, l’apparition du Qi Gong spontané atteste de l’état d’avancement du pratiquant. Sorte de radiesthésie vivante où le corps jouerait le rôle de pendule, il est le marqueur visible d’une complicité avec l’énergie du vivant, un jalon important sur la voie de son initiation et de sa transformation intérieure.

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Les conditions d'apparition du Qi Gong spontané

Dans sa version la plus aboutie, le Qi Gong spontané survient généralement lorsqu’il rassemble au moins 4 ingrédients :

  1. Être en posture statique, sur un coussin de méditation (ZaFu), une chaise ou même debout. Il peut cependant arriver que le Qi Gong spontané se manifeste lors d'un mouvement dynamique, en phase de ralentissement du corps vers l'immobilité.
  2. Atteindre un grand état de détente et de calme intérieur. Les muscles, les tendons, les émotions et le mental sont bien relâchés, permettant au corps de s’exprimer par lui-même. Il est dit très justement dans la tradition que « le calme à l’extrême engendre le mouvement ». Plus le calme est installé et plus le pratiquant aura tendance à se laisser guider par la dynamique interne du flux énergétique qui s’empare de la forme corporelle, via les mouvements ou la respiration. Inversement, le corps ne pourra pas se mettre spontanément en mouvement si les tissus musculaires et le mental restent en tension.
  3. Connaître parfaitement la méditation ou la visualisation que l’on va réaliser. Au début, c’est lorsque la forme est parfaitement intégrée que l’on peut s’abstraire de la forme et que le sans forme du Qi Gong spontané peut se manifester. Si on est dans la raisonnement mental des étapes et des séquences de l’exercice, il sera quasiment impossible au Qi de s’exprimer librement dans la mesure où il sera déjà mobilisé par le Yi du mental et de la petite conscience. Un esprit encombré par la forme ne peut accéder à la détente requise pour initier l’automotion du corps.
  4. Être sans attente et faire confiance au Qi, accepter de lui laisser le « bâton de pouvoir » et d’éteindre son mental. On accepte de se « laisser guérir » par le meilleur thérapeute qui soit, son médecin intérieur, on accepte de laisser venir ce qui vient (le mouvement, le rythme, le souffle, l’intention). On accepte de faire apparaître absolument TOUT ce qui a envie de s’exprimer (mouvements, sons, émotions…), de travailler l’énergie dans l’oubli de soi et en s’affranchissant de la volonté de contrôler par l’intellect, de se laisser guider sur la voie de l’initiation par un maitre intérieur et invisible. Il se passe… ce qui se passe et on observera plus tard les résultats. Dans ce travail d’acceptation absolu et de primauté totale du Yin sur le Yang, on accepte également l’idée qu’il puisse… ne rien se passer.

Dans cet état de détente, de détachement et d’accueil absolu, le maître-enseignant intérieur se révèle alors. Le Qi vient nous enseigner au même titre que la musique vient révéler l’interprète. Laisser venir nous enseigne de ce qui vient et qui nous habitait sans qu’on en ait conscience. Laisser apparaître nous fait apparaître. Manifestation pure du WuWeï, du non-agir ou plus précisément de l’ « agir-juste ». L’expression de ce qui vient nous grandit et dissipe l’illusion de ce que l‘on croit être au profit d’une réalité intérieure que l’on ne soupçonnait pas : celle du ressenti, du vrai, du juste, de l’aligné, du vibratoire et de la reliance. Le Qi Gong spontané permet de ressentir sans effort le flux de l’Unité, de la vérité et de la Joie intérieure qui n’attendaient que le calme et notre acceptation pour se manifester.

Plus on travaille sur des plans de conscience élevés, plus on aura tendance à laisser agir la main invisible de l’intuition et du Qi, car il est dit dans la tradition que « le Qi est plus intelligent que nous ». Pour faire court, on pourrait dire que « lorsque je laisse tomber ce que je suis, je peux devenir ce que je puis être ». Je me trouve lorsque j’accepte de ne plus savoir qui je suis. C’est un véritable contrat de confiance passé entre la volonté de contrôle du mental et les forces de l’Univers, visibles ou invisibles. Ce PACTE passé avec la Création, cet acte simple de « faire confiance à plus grand que soi » est une démarche d’humilité qui déjà, nous rapproche du Taï Yi, de la Grande Unité.

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Les manifestations du Qi Gong spontané

On peut distinguer deux types de manifestations énergétiques spontanées :

  1. Des mouvements corporels (en posture assise ou debout) ou des intentions qui évoluent spontanément et qui ont « envie » de se manifester. Le mental est encore ici légèrement présent (spontanéité légère).
  2. Des mouvements corporels spontanés, incontrôlés par le mental s’emparent du corps sans intention définie (spontanéité forte).

Dans la spontanéité légère du Qi Gong, on fait en douceur évoluer la technique ou les intentions de la forme. Dans le total abandon de la forme au Qi, ses mains ou ses bras s’écartent ou se rapprochent naturellement, les appuis se déplacent d'eux-mêmes, on peut ressentir le besoin d’inverser l’ordre des techniques, de ne pas respecter le manuel pédagogique et l’orthodoxie de l’exercice. On peut décider dans l’instant d’inverser la position des paumes, de bouger ou de rester statique, d’établir des liens improbables avec d’autres exercices et pourquoi pas de créer ce qui n’a jamais été enseigné. Le Qi peut décider de faire évoluer l’esprit et l’intention de la forme ; on pensait travailler calmement une forme Yin et voici que le Yang et l’externe se manifestent. On pensait travailler Yang, dans le mouvement dynamique et le visible mais le corps ne suit pas et aspire au Yin et au non mouvement. On pensait simplement équilibrer un organe mais l’intention évolue doucement vers une énergie de dynamisation ou bien de guérison. On pensait travailler la guérison à soi et cette intention s’est déplacé spontanément vers la guérison d’un proche ou du monde. On pensait travailler l’ancrage lorsque survient la nécessité de se connecter à l’esprit du Ciel. On fait un exercice de spirales pour travailler les tendons et le tonus musculaire et voilà que le corps tout entier se laisse mouvoir et commence à danser avec les étoiles. Au passage l’intention est spontanément passée de soi à l’Univers.

Dans ce total lâcher-prise de soi au flux vital de la vie, on réalise un voyage énergétique inattendu, roboratif et mémorable que l’on n’aurait jamais pu vivre avec la seule part consciente de notre esprit. Si le mental avait été aux commandes, on se serait contenté du parcours balisé par le tour-operator de notre petit mental et il se serait passé… ce que l’on pensait qu’il se passerait. Itinéraire prévisible, le corps se serait arrêté quand on l’aurait décidé, les photos du voyage serait alors floues, grises et sans relief. On aurait fait le tour d’un jardin 1 000 fois visité et désormais passablement ennuyeux. C’est parce que les maîtres pratiquent le Qi Gong spontané qu’ils n’enseignent jamais 2 fois la forme de la même manière. Comme pour le jazz, la maîtrise débouche sur l’imprévisibilité, l’imprévisibilité est une marque de la maîtrise. L’enseignement trop académique d’une pratique peut mener à la monotonie et à l’ennui. Il explique pour partie l’avidité des occidentaux à découvrir sans cesse de nouvelles techniques et à papillonner dans les linéaires des supermarchés du Qi. Ils oublient qu’une même technique est protéiforme et peut devenir infinie si on accepte que le Qi-partenaire mène la danse.

Dans la spontanéité forte de la pratique (ce qui nous intéresse principalement dans cet article), le corps ou une partie du corps (tête, torse, respiration…) se meut sans que l’intention du mental ne soit à l’œuvre. On dit alors qu’il n’agit pas mais qu’il « est agi ». Un peu comme un pantin désarticulé, on ne cherche pas à faire bouger le corps mais le corps bouge pourtant, en auto-cinétique. Ce mouvement peut être très doux avec de légères ondulations ou très puissants avec des spasmes très sonores qui peuvent impressionner l’observateur et parfois l’expérienceur lui-même. Cherchant à rééquilibrer l’ancrage ou la liaison Ciel-Terre, des soubresauts (parfois si toniques qu'ils soulèvent littéralement le corps de son coussin ou de sa chaise) peuvent se manifester. La respiration en devient très saccadée et heurtée (Respiration "Pi" du Feu dans la tradition Shaolin). On emprunte alors le mouvement chaotique et imprévisible de la toupie, qui a quitté son axe et qui est sur le point de basculer.

En spontanéité forte, la respiration n’est plus guidée par le mental. Elle peut varier au fil de la pratique, devenir très puissante ou au contraire chercher à s’arrêter en pause Yin (fin de l’expiration) ou en pause yang (fin de l’inspiration). Elle se régule d’elle-même et « se trouve ». Elle s’inverse si besoin et redevient « naturelle » lorsque le moment est opportun. Sans chercher aucunement à la guider, elle peut devenir Bois (râle provenant du fond de la gorge), Feu (souffle de la forge qui sort par le nez), Terre (sifflement entre les dents), Métal (respiration naturelle par le nez) ou plus rarement Eau (son Chui comme si on voulait éteindre une bougie). Elle se transforme en sons si elle le souhaite. Elle s’oublie le plus souvent.

Des bruits peuvent s’exprimer par l’ensemble des émonctoires.

Il peut également arriver que tout ou partie de la colonne vertébrale cherche à bouger en torsion (cervicales, dorsales, lombaires). Le corps cherche à retrouver son axe, son centre, à se réaligner. Il convient de le laisser faire.

Sur le plan dynamique, le mouvement spontané adopte généralement le profil d’une courbe en cloche avec des mouvements imperceptibles au début, puis de plus en plus forts pour enfin recouvrer l’immobilité au bout d’une durée variable (de quelques secondes à plusieurs minutes). Le mouvement peut également s'interrompre pour mieux reprendre par la suite. Au terme du mouvement spontané, le ressenti est sublime, la vibration cellulaire intense, l’alignement intérieur est juste et total. L’évidence est là qu’on n’aurait jamais pu faire mieux. Le « médecin Qi » a fait son travail sans pour autant que l’on sache précisément ce qu’il a fait, corrigé ou soigné. Le sentiment de guérison est cependant partout. Expansion. Acceptation du mystère.

Avec le temps et la pratique, il est possible que le corps bouge spontanément tout en laissant au mental la possibilité de penser à autre chose à l’image d’un masseur qui fait son travail pendant que sa tête est ailleurs. Etonnant à vivre, le corps « vit sa vie » et bouge indépendamment de l’esprit qui peut se focaliser sur une autre intention (je dois aller chercher les enfants à l’école…).

Lorsque le pratiquant a déjà connu l’expérience et la manifestation du Qi Gong spontané, il peut alors survenir et apparaître à tout moment de la pratique, à l’image de l’improvisation d’un musicien de jazz ou de la sérendipité d'un artiste. Avec l’habitude, le corps (tête, épaules, buste…) peut spontanément se mettre en mouvement lorsqu’on est tranquillement assis dans sa voiture ou en réunion. En société, il faut parfois et à regret, lui demander de se mettre en sourdine.

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Les interprétations du Qi Gong spontané

Fort de son expérience thérapeutique et de son sens aigu de l’observation, certains maîtres taoïstes ont codifié les manifestations spontanées du Qi. En position debout ou assise :

  • Si le corps se balance doucement vers l’extérieur dans plusieurs directions comme une tige de bambou, cela peut signifier que l’énergie du Bois (et du Foie) se rééquilibre.
  • Si le torse fait des mouvements ascendants saccadés, cela peut signifier que l’énergie du Cœur et du Feu se rééquilibre.
  • Lorsque l’énergie de la Terre et de la Rate a besoin de se réharmoniser, le corps peut tourner comme une toupie, à l’image de la sphère terrestre elle-même.
  • Lorsque l’énergie du Métal et des Poumons se manifeste, le torse se contracte et tremble de manière saccadée dans toutes les directions à l’image d’une cloche qui résonne.
  • Lorsque l’énergie de l’Eau et des Reins s’exprime, le torse à tendance à s’incliner vers l’avant, de manière lourde et maladroite, un peu à l’image d’une cascade d’eau.

Si le torse ou la tête bougent de manière dominante vers la droite, le corps cherche à stimuler le Yin et à compenser une nature ou une constitution trop Yang. Inversement, si le torse ou la tête partent majoritairement vers la gauche, le corps cherche à stimuler le Yang et à compenser une nature ou une constitution trop Yin.

Si le corps (buste, tête…) a tendance à partir vers l’avant, on peut parfois l’interpréter comme une tentative de compenser une tendance à trop se référer au passé (nostalgie, regret, deuil, mémoires…). A l’inverse, une tête ou un buste qui cherche à partir vers l’arrière est peut-être à interpréter comme le rééquilibrage que recherche le corps pour compenser une tendance à trop se projeter dans le futur (anxiété, tentative de maîtriser des événements futurs, etc.).

 

Surtout au début, il convient cependant de ne pas accorder trop d’importance à cette codification au risque de donner du grain à moudre à votre mental (« Oh là, mon corps part vers l’avant, mes Reins doivent être en état de vide. Mais pourquoi ? Que pourrais-je faire pour les fortifier ? » etc.) et de provoquer l'arrêt de tout mouvement corporel.

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Quelques recommandations de pratique du Qi Gong spontané

Si le Qi Gong spontané permet de « danser avec les étoiles », il est important d’apporter quelques recommandations pratiques.

Concernant les manifestations corporelles spontanées qui apparaissent :

  • Prenez conseil si vous le pouvez auprès d’un enseignant de Qi Gong qui a déjà vécu l’expérience du Qi Gong spontané. Démarrez au début si possible à ses côtés.
  • Tout ressenti du Qi Gong spontané doit rester agréable. Laissez venir les mouvements tant que le ressenti est plaisant ou neutre. Si le travail spontané du Qi fait remonter des sensations désagréables ou anxiogènes, il est important d’arrêter la forme pour la reprendre plus tard. Ce n’est pas le bon moment pour la pratiquer. Si les troubles réapparaissent sur la même pratique, cela vous donne une indication de ce que vous devriez préalablement travailler. Posez-vous la question du « Quoi », laissez venir les impressions et travaillez en conséquence. Vous avancez sur le chemin de votre compréhension et guérison intérieures.
  • Vous devez A TOUT MOMENT être en capacité de reprendre le contrôle des mouvements par l’esprit si vous le décidez et si un inconfort par exemple devait se manifester ou si vous devez interrompre prématurément la séance (manque de temps, dérangement dans sa pratique). Pour autant qu’on laisse le bâton de pouvoir au Qi, le Qi Gong spontané n’est pas un exercice de transe et de perte totale de contrôle. Le Shen doit rester dans sa demeure. Si vous pensez que vous aurez du mal à arrêter les mouvements, portez l’attention sur Ming Men au niveau des Reins, tapotez la zone avec les paumes de mains, pensez à vous calmer et à vous ancrer dans la Terre. Vous pouvez également masser le point F3 (Taï Chong) situé au-dessus du pied, à la croisée tendineuse supérieure du gros orteil et du 2è orteil ainsi que le point R1 (Yong Quan) situé sous la plante des pieds.
  • Ressentez les mouvements a-contrôlés qui vous parviennent comme un moyen pour le corps et le Qi de réguler et de rééquilibrer ce qui doit l’être. Pensez sans aucune force et peu comme dans un rêve « GUERISON » et « POSITIVITE » : « Je ne sais pas ce qu’il se passe mais ça me fait du bien ». Le Qi se manifeste pour réinstaller l’équilibre au plus profond de votre structure corporelle et cellulaire.
  • Lorsque le mouvement spontané se termine et que le corps retrouve l’immobilité, en cet instant précis, retardez au maximum l’inspiration et ressentez l’état d’harmonie absolue et de vide qui se dégage. Tentez de ressentir l’infini dans cette pause respiratoire où le temps est suspendu.
  • Au terme du mouvement du Qi Gong spontané, OBSERVEZ sans jugement et RESSENTEZ (Wuweï) votre état énergétique intérieur, ressentez la vie en vous, le mouvement du sang, du Qi, des organes.Ne passez pas à côté de cette étape essentielle pour savourer votre bien-être et « engrammer » la mémoire de l’expérience. Cette étape de ressenti aidera votre corps à se souvenir, à conserver puis à recouvrer plus rapidement une fréquence vibratoire élevée.

4 astuces pour démarrer :

L’attention sur l’un ou l’autre de ces points peut accélérer le déclenchement du mouvement spontané. Pratiquez en priorité ces astuces sur des méditations que vous connaissez, pour mieux lever la barrière du mental.

  1. Soyez en position statique, assise ou debout. Portez votre attention sur les battements de votre Cœur et laissez-les naturellement s’amplifier et mettre l’enveloppe corporelle en mouvement. Au début, une légère rétention respiratoire permettra de mieux ressentir les battements du Cœur et les mouvements du corps.
  2. Au début, en position assise et bien détendue, vous pouvez lancer doucement et mentalement un léger mouvement corporel mais très rapidement, invitez votre mental à lâcher-prise, comme à un cheval au galop à qui on décide de lâcher les rênes. Pensez « détente » (Song).
  3. Vous pouvez de temps en temps OBSERVER la volonté du mental qui tente de reprendre la main, prenez conscience de son « manège » et revenez à la spontanéité du mouvement en vous laissant aller de plus en plus profondément dans le calme et la sensation, en vous disant « je suis détendu et je laisse faire ». Au fil de la pratique, l’idée générale consiste à faire progressivement reculer le mental au profit d’une pratique de plus en plus inconsciente et reçue.
  4. En position assise, le Qi Gong spontané a tendance à démarrer de trois zones ou points de départ :
  • la tête (ou les cervicales) : portez l’attention sur la boîte crânienne (voire les cervicales) qui se met spontanément à dodeliner avant d’embarquer l’ensemble du corps
  • le cœur : portez l’attention sur ses battements en en cherchant à les accompagner sans force, à les amplifier en douceur (cf. point 1)
  • le coccyx : portez l’attention que l’on peut ressentir comme le point inversé d’un pendule

Par la suite, tout ou partie du corps (bas, haut, tête, bras, colonne vertébrale, etc.) peut se mettre en mouvement, tous ensemble ou isolément, simultanément ou séquentiellement, vous-même n’en saurez rien et le découvrirez dans l’instant.

Si vous voulez travailler de manière dynamique (spontanéité légère), pratiquez les techniques dynamiques de Qi Gong que vous connaissez de manière spontanée avec les yeux bandés. Pensez à rester détendu, lâchez prise, ressentez et laissez venir.

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Pour aller plus loin...

Pour aller plus loin encore et si vous le souhaitez, pratiquez pour le mental ce que vous pratiquez pour le corps, pratiquez le « Qi Gong spontané de l’esprit ». Laissez venir les inspirations créatives ou intuitives (des idées, des projets, des images…) et acceptez l’idée que le Qi de l’Univers soit plus intelligent que votre propre Qi créatif et conscient. Faites le pari et laissez venir. Vous ne serez jamais aussi créatif qu’à ce moment-là et serez bluffés par la puissance de vos fulgurances et de vos intuitions.

A la toute fin, il vous reviendra peut-être ce beau proverbe chinois qui déclare que : « A vouloir aller d'un point A à un point B, on risque d'arriver là où on voulait aller ». Ne pas connaître le chemin est le meilleur moyen de vous faire avancer sur la voie.

Bonne découverte de vous-même.