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"La guerre des mondes" est déjà en marche !

La technologie est aujourd'hui partout et l'Intelligence Artificielle fait des progrès spectaculaires. Quels enjeux pour notre humanité et quels risques ce progrès technique porte-t-il en germe ? Plus important sans doute, quelles parades mettre en œuvre pour préserver notre humanité et la "poésie du monde" ?

· Société,Développement perso

En ces temps de pixels et d’octets, il est bon de se rappeler cette sentence de Tchouang Tseu qui remonte à peu près à 2 400 ans : "Qui se sert de machine use de mécanique et son esprit se mécanise. Qui a l’esprit mécanisé ne possède plus la pureté de l’innocence et perd ainsi la paix de l’âme". Force est de constater que notre humanité est loin d’en appliquer la sagesse. A la vue de notre société, Tchouang Tseu tournerait vivement des talons, pour rejoindre au plus vite la montagne la plus proche.

La technologie est partout

La technologie est en effet partout dans nos vies modernes : dans nos télécommandes, sans lesquelles il nous est désormais impossible de changer de chaine, d’entrer dans nos voitures ou de lever les volets électriques. Il nous est à présent indispensable de recourir au smartphone pour nous souvenir de la date de naissance de nos enfants, de notre conjoint ou de notre vieille mère. Prolongement de nous-mêmes, le microprocesseur porte désormais la mémoire des hommes et les hommes dépossédés de leurs extensions électroniques deviennent amnésiques. L’humanité s’éclipse devant l’accessoire, aux sens matériel et figuré du terme et se perd en l’absence de son GPS (Gadget de Perdition de Sapiens ?) embarqué.

 

Nos conversations s’organisent de plus en plus au travers de robots conversationnels (ChatBot) dont le plus célèbre porte le nom imprononçable de « ChatGPT », que d’aucun pourrait s’amuser à appeler « Chat d’Gépéto » dans ses jours les plus légers. De plus en plus performants, le test de Turing risque d’être rapidement atteint et chacun d’entre nous, aura de plus en plus de mal à distinguer une conversation humaine de son double virtuel.

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Le pouvoir réside dans le code

Le pouvoir réside désormais dans le code. Embauchés à prix d’or et embarquant avec eux tous les biais cognitifs et culturels de leur époque et d’eux-mêmes, les codeurs sont les nouveaux maîtres du monde, de ce royaume d'influence peuplé d’ombres et de faux-semblants, de jeux d’apparences mêlées d’éternité. Appel ontologique de l’immortalité, un défunt peut désormais continuer depuis l’écran de sa tombe, à converser avec son visiteur ou mieux encore, continuer à « tchater » depuis son avatar virtuel animé par des technologies de grande profondeur (« Deep fake »). Le projet sud-coréen REMEMORY est à ce titre édifiant et peut faire frissonner, la série TV "Black Mirror" nous avait prévenu. On fait aujourd’hui chanter Kennedy ou la Joconde et leur faire dire « J’aime la glace à la fraise ». Bien malin à présent qui pourra distinguer l’original de la copie.

La vérité s’éloigne

Dans cette ère de métal et de silicone qui s’ouvre à nous, s’éloigne la vérité et s’avance l’ère du mensonge et du doute systématique que certains ont appelé « Post-vérité ». Plus rien n’existe puisque notre réalité peut être fabriquée, contrefaite et distordue par une intelligence artificielle et stochastique. L’information qui nous parvient est-elle fiable ou provient-elle d'un montage souterrain et manipulatoire ? Véritable or noir du 21è siècle, les données deviennent la richesse du monde contemporain car elles permettent d’orienter, d’induire, de conforter ou au contraire de faire douter. Graal des arrivistes et des despotes en herbe, la donnée devient un instrument de pouvoir sur le plus grand nombre, les consentants, les naïfs et ceux qui "font confiance", ceux qui s'en fichent ou s'en détournent. Peut être élu désormais celui qui connaît les arcanes de la science de la « data » car il optimise l’efficacité de sa communication, connait précisément le lieu dans lequel tenir ses meetings et quelle soupe servir à l’électeur. La bascule majoritaire se fait généralement à quelques pourcents près et la machine peut donner le coup de pouce qui fera la différence. A partir des « likes » des réseaux sociaux, des pages consultées et des mots clés ("tags"), la machine peut aujourd’hui simuler les discours et "éléments de langage" qui seront les plus porteurs auprès de la population. Dans cette « algoritmocratie » nouvelle, l’empirisme « à la papa », n’a plus sa place sur la place des marchés, l’affiche devient obsolète et le « Nudge », cet art subtil de se faire manipuler sans en avoir conscience, devient le nouveau faiseur de roi.

L’artiste meurt

La voracité du code va naturellement dévorer les métiers tertiaires les plus normalisés comme les métiers du conseil (juridique ou fiscal) mais également des métiers plus créatifs comme celui du journalisme. Les artistes eux-mêmes vont souffrir à brève échéance puisque l’IA élabore désormais à partir de la formidable banque de données de tout ce qui a déjà été créé par notre espèce, des romans, des scénarios de cinéma, des bandes-dessinées, des musiques, des meubles de design, des optimisations financières, des programmes informatiques. Elle créé des ponts entre des mondes improbables (la médecine et l’architecture ou la physique des fluides par exemple) que le cerveau humain, itératif et cloisonné, aurait eu du mal à concevoir isolément. La pensée et sensibilité humaines deviennent déclassées, terriblement lentes et limitantes. L’artiste est déjà mort.

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Le contrôle s’accroît et la liberté recule

Cette logique d’optimisation globale et en temps réel a son prix. A l’image d’une formidable mécanique, la société elle-même se pense désormais comme une machine qui doit perfectionner ses engrenages et processus, minimiser pour consommer ou dépenser moins, maximiser pour aller plus vite ou produire mieux. Dans cette recherche absolue et à jamais inassouvie d’efficience, il est essentiel que chacun joue le jeu, respecte certaines normes sociales et de croyance. Comme tout programme informatique, le programme n'aime pas le "bogue", le rouage n’apprécie pas le grain de sable que l’industrie appelle un « défaut ». La société-machine ne peut plus désormais se concevoir qu’à partir de standards et de normes qui s’imposent partout et à tous. Le Pass Sanitaire, les données biométriques, le dossier médical numérique, les virements bancaires triplement codés n’en sont que quelques avatars récents et pionniers. Sous couvert de facilitation d’usage ou de bénéfices globaux, il en viendra d’autres. La vis doit rentrer dans le trou et la vie s’assimile crescendo à une procédure de certification et de conformité, une démarche qualité du produit. En termes marketing, on pourrait dire que la vie des hommes devient un parcours-client. A l’échelon de la société, on pourrait l’appeler un « parcours-citoyen », remugle sémantique quelque peu anxiogène qui rappelle certains vocables soviétisants ou maotisants. Les caméras de surveillance s’installent à chaque coin de rue et le « score social » devient à la mode. De plus en plus d’interdits apparaissent et ce qui n’est pas autorisé devient progressivement interdit. Certains mots deviennent prohibés et le wokisme prend le vent. Observez qu’il n’est quasiment pas une publicité TV aujourd’hui qui ne mette en avant la diversité et les couleurs de peau. La recommandation prend désormais rang d’obligation. Chaque prise de parole peut être enregistrée (dans les amphi étudiants…), sur-interprété et montée en épingle par un groupe militant qui aura intérêt à faire du bruit sur ses contours. Habitée par un bruit amplifié et insignifiant, la société observe et collecte chacun de nos faits et gestes. Nos achats sont tracés par notre carte sans contact. Véritables mouchards et aspirateurs de données, nos smartphones ou nos bornes domestiques (Siri…) écoutent, localisent, surveillent, mesurent, comparent, détectent en temps réel. Cauchemar orwellien, Big Brother est désormais parmi nous.

La machine est déjà entrée dans nos têtes et dans nos mots

Dérive logique, cette mécanisation vampirisante de la société s’étend de manière insidieuse et à bas bruit dans nos têtes, à l’intérieur même de notre champ de conscience et de notre cerveau. La machine nous contraint en effet à penser comme elle et à adopter les mots de sa langue cybernétique. Notre vocabulaire se technicise à notre insu et nous commençons à parler comme un appareil ménager ou un cyborg. Qu’on en juge. Comme un vulgaire paramètre de smartphone (« mode avion »), nous passons désormais en « mode vacances », ou en « mode stress ». On oublie les expressions comme « hors de moi » et on préfère « pêter un câble » à l’image d’un banal ascenseur. On « Bypasse », on « schunte » comme de vulgaires compteurs électriques. On ne commet plus "une erreur", on dit qu'on a "bugué", on ne prête plus attention à quelqu'un et on se contente de ne pas l"avoir calculé", on ne passe pas à autre chose et on n'oublie plus, on "zappe". On n'est plus "débordés", on travaille "H24" dans notre cadran métronome, on n'"imprime" pas mieux qu'un mopieur et on n'a plus "accès à son cloud" (lu récemment dans un article). "Fatigués", on se met en « OFF » en tirant violemment sur la prise électrique de notre corps-machine. Bien d’autres expressions existent et sont créées tous les jours pour nous rapprocher de notre jumeau synthétique ou articulé. Mélange d’ « Homo » et de « Robot », notre prochaine espèce sera peut-être appelée « Rhomo ».

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La vitesse et le QI comme réponse

Dans la course de vitesse et de performance que le microprocesseur a engagée avec notre espèce, le transhumanisme est la réponse mécaniste de l’homme à la machine et de ceux qui veulent jouer sur son terrain. On comprend ici qu’il s’agit de répondre aux maux de la machine par plus de machines encore, à l’exigence de performance par plus de vitesse encore. Certains chantres de l’homme augmenté comme Laurent Alexandre, nous expliquent que tout individu doté d’un QI inférieur à 130 n’aura sans doute pas sa place dans la société qui vient. La sélection future se fera sur le neurone. L’homme créé des machines qu’il pense asservir sans se douter de l’assuétude et de la sujétion à venir. Les nouveaux Dr Frankenstein cherchent à augmenter l’homme sans se douter que le maître va très rapidement devenir l’esclave de sa créature et que les chaines à venir seront faite de 0 et de 1, et bientôt de Qbits avec l'arrivée de l’ordinateur quantique. A Hong Kong, certaines entreprises troquent déjà leur PDG pour une IA, jugée moins sentimentale et à même de prendre les décisions qui s’imposent, au regard d’un objectif de productivité programmé. Loin des recours philosophiques ou moraux dépassés, est désormais jugé "bon" ce qui est produit par l’algorithme. Sur le plan biologique, cette quête incontrôlée de la vitesse est pathogène car le déplacement de l'information se fait à une vitesse de quelques mètres par seconde dans notre système nerveux, bien loin de la vitesse de la lumière des fils de cuivre de la data. L'homme a déjà perdu la course. Plus fondamentalement encore, cette quête sans fin de la vitesse nous expose à la disparition progressive de notre enfant intérieur et à l'installation d'une boite de conserve à la place de notre Cœur. L’Homme-machine (« Homachine ») va progressivement perdre sa capacité d’émerveillement et la « poésie du monde ». Jamais la célèbre phrase de Gandhi n'aura si bien résonné : "La vie n'est pas un problème à résoudre, il est un mystère à vivre". Certains jeunes premiers et grands diplômés commencent à craquer et à se révolter contre un système qui va de plus en plus vite vers nulle part.

Un monde virtuel et de loisirs à venir

Robotisation des chaines de production, récupération de nombreux métiers par l’algorithme et la productivité associée, incapacité de s’augmenter artificiellement pour une bonne partie de la population, le chômage et l'assistanat pourraient devenir chroniques. Par facilité ou par nécessité, le code et le vérin hydraulique devraient nous faire entrer dans une société de loisirs où les paradis artificiels, mélange de vidéo, de virtualité et de substances hallucinogènes auront toute leur place. Le phénomène des films AVATAR en est un exemple emblématique ; à enlaidir et polluer notre monde réel, ces mondes fabriqués deviendront hautement désirables au plus grand nombre. Immergé dans ce monde hédonique pixélisé, l’humain du Métavers sera devenu son nouveau composant. La machine pourra savourer sa victoire et Terminator s'en retourner le menton haut, accompagné de son sourire d’acier. La matrice a avalé son concepteur.

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Les trois retours sont le remède

Au terme de ce réquisitoire qui passe délibérément sous silence quelques bienfaits de l’algorithme (progrès de la médecine, avancées de la recherche…), il est important de proposer quelques pistes au citoyen rebelle qui aurait la mauvaise idée de ne pas suivre les amis du silicone et le courant dominant du moment.

De manière très simple, les remèdes aux maux de notre cyber-société reposent sur ce que la machine ne peut pas nous prendre, ce dont elle ne peut nous déposséder. La pharmacopée du futur pourrait s’articuler autour de trois retours : 1) le retour au vivant et au corps, 2) le retour au temps pacifié et au Coeur, 3) le retour à l’essence et à la transcendance.

1. Le retour au biologique et au vivant (Le plan taoïste de la Terre) :

A l’heure de la machine-reine, il est essentiel de revenir au corps, à ses ressentis et à ses biorythmes, au vivant, à la nature et au réel, à ce qui est avéré depuis des centaines de millions d’années, à ce qui existait avant l’apparition et l’acmé de la machine. Écologie intérieure et extérieure, il est essentiel de retrouver la relation et la complicité avec la nature et le vivant, en soi et autour de soi, d’aller restaurer la faune et la flore pour mieux la ressentir et s’y fondre, d'entrer en résonance énergétique avec l'animal, le végétal et le minéral, de ressentir les jeux d'interdépendance pour mieux s'y ressourcer.

2. Le retour au temps pacifié et au Cœur (Le Plan taoïste de l’Homme) :

Dans le combat pacifique de préservation de notre humanité qu’il nous faut désormais livrer, il est essentiel de lever le pied et ralentir devient un acte de rébellion. Il est important de retrouver les grands cycles de la nature et du macrocosme, d’aller marcher aussi souvent que possible dans les forêts ou le long des plages.

Il est important de s’accorder des « jeûnes technologiques », des temps de déconnexion totale avec les écrans qui nous volent notre temps et notre verticalité, nous éloigne de notre humanité. Cette petite animation l’illustre parfaitement.

 

Dans la relation à l’autre, les temps à venir ne sont plus à la procrastination et vont nous inviter à reconsidérer notre relation à l’autre, à redécouvrir l’importance des liens à sa communauté et à celui ou celle que l'on ne connaît pas, à redécouvrir l’importance de l'amour et de la liberté, d’agir, de créer, d’aimer, de penser ou de parler, d'entrer dans une assertivité pacifique. Loin des standards et de l’harmonisation forcée souhaités par la société-machine, les embûches pour faire valoir ce droit seront nombreuses.

Parce que les mots que véhiculent nos sociétés portent les premières victoires du synthétique sur le biologique, nous devons entrer dans une nécessaire phase de résistance et de lexico-vigilance, cesser de parler comme un accessoire technique ou une ligne de code, ré-humaniser le verbe. Réhumanisons nos mots et réhabilitons des expressions comme « se mettre la rate au court-bouillon » qui restent hautement biologiques et truculentes. En outre, l’ère qui s’ouvre nous invite à la tolérance des mots, qui ne traduisent qu’imparfaitement la pensée de l’autre. Faire un procès à l’autre pour l’emploi d’un mot est absurde. Les mots réduisent et limitent. Apprendre à s’écouter, à discerner l’intention et voir l’au-delà des mots, voilà l’important. Les temps qui viennent nous appellent à accepter l’"à peu-près" de notre humanité. Le « Juste » de l’homme n’est pas le parfait de la machine. Comme le déclare parfaitement Lie Tseu il y a plus de 2 300 ans, « La recherche de la perfection des objets n’est pas le but du voyage ». L’agrément de la vie n’est pas réductible à une équation ou une somme de lignes de codes. La réification de l’humain l'éloigne de son humanité.

3. Le retour à la transcendance et à l’essence (Le plan taoïste du Ciel) :

La verticalité et la transcendance sont enfin les ultimes sanctuaires que la machine ne possèdera jamais. Dans la guerre des territoires qu'elle nous livre, notre corps, notre coeur et notre âme sont tout ce qui nous reste, nos armes fatales. Si l'on perd le rapport à notre véhicule de vie, à nos tissus et à nos biorythmes, si l'on néglige notre aptitude à aimer, si l'on oublie notre conscience spirituelle et notre verticalité, l’Homme sera chassé de lui-même et donnera toute licence au synthétique (ou au « saintétique »). La machine va très prochainement nous dépasser sur le plan cognitif, dans l’art du calcul, de l’analyse, de la création ou de la logique. Dès lors, entrer en complicité avec la nature, prier et ouvrir son Coeur, pratiquer un art énergétique comme le Qi Gong alchimique ou le yoga traditionnel (Kriya yoga…) sont des portes de première importance pour accéder aux plans subtils et à jamais inaccessibles aux "puces ("chips").

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Conclusion : choisir son camp

Dans ce contexte, les temps qui viennent amènent l’heure des choix : nature ou culture ? Ville ou campagne ? Vitesse ou biorythmes ? High-tech ou low tech ? Individu ou solidarité ? Argent ou temps ? Cocaïne ou marijuana ? Monnaie ou troc ? Jeu vidéo ou livre ? Technopôle ou Holopôle ? Monde augmenté ou monde diminué ? Le risque de fracturation de la société entre les tenants (plutôt masculins) de la vitesse et de la technologie optimisante et les tenants du biologique frugal (plutôt féminins) devrait s’accentuer. Les porte-paroles des deux camps devraient s’opposer dans les années qui viennent jusqu’à la caricature et l’hubris. Sur le terrain, la réalité sera sans doute plus nuancée car les mondes seront poreux. La société de la nature sera heureuse de trouver dans les villes pressées, des hôpitaux équipés des dernières innovations technologiques. De leur côté, les urbains technophiles apprécieront d’aller se ressourcer quelques jours par an dans des sanctuaires naturels et harmonieux. Mariage du Yin de la Terre et du Yang de l’Homme, l’harmonie peut s’installer, la coexistence peut et doit rester pacifique. Cet article porte cette intention. Ce faisant, les gens de la ville accepteront-ils de retirer leur mépris et d’accorder aux « renaturalisés », la liberté et le droit de revenir à l’origine ? Seront-ils cantonnés dans des réserves à l’image des indiens et des peuples autochtones ?

Si le peuple de la nature devait perdre ce combat, il se pourrait que le cyber-peuple d’en-haut ne profite pas longtemps de cette victoire à la Pyrrhus. La planète de la 2è chance serait alors leur seule échappatoire. Planète du Dieu de la guerre, Mars est leur prochain objectif de conquête.

Ironie de la vitesse..., en auront-ils le temps ?

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Crédit Photo de la 1ère image : stock image C002/8593

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