Les médias s'en font quotidiennement l'écho, la dysharmonie à grande échelle est désormais installée. La planète Terre souffre de nos excès et de notre incapacité chronique à nous autoréguler. On la sait malade de nos rejets de CO2, notre espèce ne sait pas les réduire. Les assauts mortifères d’Homo Sapiens Sapiens polluent les cours d’eau et les océans, font disparaître les forêts primaires et reculer partout la biodiversité. Avec sa démographie galopante (nous serons bientôt plus de 10 milliards à occuper la petite boule bleue dans le grand vide de l’espace) et comme elle l'a fait durant toute son histoire, notre espèce fait reculer tout ce qui n’est pas elle et court vers un monde exclusivement peuplé d’elle-même. De plus en plus d’humains et de moins en moins de tout le reste.
Dans cette période de "défaunation" et déforestation accélérées, c’est l’ensemble du vivant qui abdique mais qui prépare en sous-main la riposte, conformément aux principes de l'interdépendance et de l’homéostasie de la vie. Notre espèce n‘a malheureusement pas encore pris conscience qu’elle n’est pas loin derrière, l’invisible (Yin) va bientôt rattraper le visible (Yang). Trop nombreuse, trop inconséquente, trop dépensière, trop inconsciente, trop séparée, notre espèce prépare les conditions d’un prochain chaos, lui-même à l’origine d’une nouvelle harmonie.
Crise démographique, crise écologique, les premières alertes nous sont parvenues en 2020 sous la forme d’un virus, finalement peu létal à l’échelle de notre développement humain (Près de 6.5 millions de morts pour une population qui croît d'environ 80 millions de personnes tous les ans). Cette crise sanitaire se complète de manière de plus en plus affirmée par des crises climatiques : étés caniculaires, sécheresse, inondations…. Il s’agit des premières alertes de la Terre. Elles devraient s'affirmer crescendo dans les années qui viennent.
De manière corrélative et cumulative, arrivent les alertes du plan de l’Homme. Les guerres planétaires font leur grand retour, même en Europe. Guerres de territoires en Ukraine ou dans la Mer de Chine, cyber-attaques, militarisation de l’espace, futures guerres de l’eau et des ressources, guerres économiques, sociales et migratoires à venir. Les discours se musclent. On n’en voit aujourd’hui que l’amorce.
Le troisième plan taoïste est celui du Ciel. La prochaine régulation exogène possible pourrait provenir de l’espace et du cosmos : perturbations atmosphériques et gaz à effet de serre, éruptions solaires (à l'origine de 5 500 crises cardiaques par an aux États-Unis), astéroïde, rencontre extraterrestre… Les années 2022 et 2023 sont placées sous la tonalité Eau/Ciel et se prêtent parfaitement sur le plan énergétique, à ce genre de manifestations célestes.
Terre, Homme, Ciel, tout semble indiquer que les alertes vont se cumuler et s’intensifier dans les temps à venir afin de permettre à ce qui n’est pas l’homme de retrouver une place, afin d'aider la vie à reprendre des couleurs et faire ce qu’elle a toujours fait : manifester la diversité de la création et installer l’harmonie à partir du déséquilibre. A l'heure où l'homme n'a jamais autant parlé de diversité pour lui-même (LGTBQ+, racismes divers, grossophobie...), la vie cherche à lui rappeler qu'il serait de bon ton de procéder de même avec ce qui n'est pas proprement humain, avec ce qui était lui, avant qu'il ne se fasse appeler "Homme". Nos crises actuelles et futures sont un appel à passer d'un anthropocentrisme à un cosmocentrisme, idée centrale de la pensée taoïste. Comme le suggère l'idéogramme "Wang" (le "Roi") qui réunit les 3 puissances du Tao, à devenir les souverains de la vie elle-même sur notre plan de réalité.
Combien de temps cela prendra-t-il ? Pour citer Tchouang Tseu, « il n’y a pas de commencement qui ne soit une fin. Comment reconnaître la fin ? Comment reconnaître le commencement ? Il n’est que d’attendre ».
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